Discussion: Saga Namurienne
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Vieux 2013-02-12, 15h13   #49
TheOneFoX
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Re : Saga Namurienne

Le Globe d’Ashera, partie 13



Ainsi, c’est cela la mort? se demanda Zardak, observant autour l’infini néant qui l’englobait entièrement.


Rakor avait foncé pour frapper et Zardak avait fermé les yeux pour recevoir le coup final. En un instant, son corps avait plongé dans le grand vide.


Zardak avait beau cherché, il ne pouvait voir aucune plaie béante sur son corps pouvant lui indiquer la réception d’un coup ultime. Chose normale pour un mort, pensa t’il. Pourtant, il ressentait encore une douleur sourde de nombreuses autres lacérations et blessures magiques. Impossible, pensa le mage. Les morts ne devraient ressentir aucune douleur!


Il observa alors le vide autour de lui,


Le Néant…


Exactement l’endroit où il avait désiré être avant le dernier coup…


Se pourrait t’il que?


Il sentit alors une puissante magie irradiant de son sac de magicien.


Le Livre de Karnak…



Je ne suis pas mort, pensa alors le Drake. J’ai changé de plan.


Changé de plan…


Zardak pensa alors de toute ses forces à la Cathédrale,à l’endroit où il était une quelques seconde auparavant.


Et le Vide disparut soudainement, laissant place de nouveau à l’immense nef de marbre blanc et au plancher emplie de sang de la Cathédrale d’Ashera. Il était revenu à l’endroit où il était auparavant.


Et devant lui Rakor, redevenu visible, le cherchait des yeux. Le voyant, il fronça les sourcils.


-Que? Lâcha Rakor avant de se fendre d’un large sourire. Impressionnant… je ne sais comment tu t’es échappé. Mais tu ne le referas pas deux fois.



Puis Rakor disparut à nouveau et fonça vers lui.


Zardak sentit le Livre de Karnak irradier à nouveau. Le mage comprit alors…


Je suis un Marcheur de Plans…


Soudainement, dans son esprit se clarifiaient toutes ses innombrables lectures et relectures des chapitres sur les Plans. Comme si les milliers de pièce d’un indéchiffrable puzzle s’étaient soudainement mis à l’ordre.


Je suis un Marcheur de Plans…cette idée résonnait dans son esprit et lui redonna des forces. Maintenant, il aurait une arme capable d’opposer Rakor.


Sentant les lames prêtes à frapper à nouveau, Zardak se concentra et s’imagina dans le Plan de l’Air. Son corps disparut alors et les lames noires ne traversèrent que …de l’air. Le mage apparut au milieu d’une foule de tempête céleste et d’élémentaux qui, surpris de le voir, tentèrent de l’attaquer. Mais déjà, le Drake avait disparu à nouveau.


Il revint à la Cathédrale et sentit que Rakor le cherchait encore, caché dans le Plan des Ombres. Le voyant à nouveau, le Drake noir fonça à nouveau, pensant que Zardak avait usé d’un nouveau sort de téléportation. Le mage blanc attendit alors au dernier moment, puis passa dans le Plan des Ombres, tout juste derrière Rakor.



Faisant appel à ses pouvoirs, Zardak concentra l’énergie de la foudre et du feu en un même rayon et le déchargeant dans le dos du Drake noir qui fonçait aveuglément, qui hurla de surprise et de douleur. Se retournant, Rakor resta un moment interdit devant la vision de Zardak, paume tendue devant lui… dans le Plan des Ombres.


-Quoi? C’est impossible!, j’ai moi-même inventé ce sort, tu ne peux le connaître.


- Ta noire magie ne m’intéresse pas, Rakor le Sombre, répondit le Drake blanc. Celle que m’a léguée Karnak suffit amplement.


Rakor eut alors un grand sourire…


-Tu es plus puissant qu’à notre dernière rencontre… Tant mieux, car ce combat en était totalement morne de facilité. J’en étais venu à penser que l’Héritage de Karnak n’était bon qu’à faire faire griller quelques rats. Tu me rassures. Je ferai d’une pierre deux coups. Le Globe me permettra de devenir plus puissant qu’aucun être n’a jamais pu l’être auparavant et le Livre de Karnak me permettra d’étendre mon pouvoir à tout les Plans!!


-Il faudra d’abord me vaincre, Rakor, dit Zardak en se précipitant vers son adversaire.


Guisarme et lames noires s’entrechoquèrent à nouveau et Zardak ouvrit un portail dans son esprit vers un autre Plan en y poussanr Rakor. Ils combattirent ainsi dans le Plan du Feu, échangeant sorts et passes d’armes entre les missiles de magma et les élémentals de feu qui tentaient de les assailir. Zardak et son ennemi passèrent ensuite dans celui de l’Air, le Néant, l’Ombre, l’ Éther puis les Neuf Enfers, échangeant coups sur coups avec une furie tout nouvelle sous les yeux éberlués des Dukes infernaux.


Toutefois, une fois atteint le Plans des Enfers, une douleur terrible assaillit le mage blanc à la tête. C’était comme si un poignard invisible venait de lui trancher en deux le cerveau et y avait couper quelque chose. Zardak crut d’abord à un maléfice de Rakor, mais bientôt comprit immédiatement la raison de ce profond malaise.


Kaerun venait de mourir…


Il ne ressentait plus le lien l’unissant à son frère d’esprit. C’était comme si on venait de l’amputer d’un bras, d’une moitié entière de son être. Le serment de Garados venait d’être brisée. Une tristesse immense envahit le Drake alors que des larmes se mirent à perler sur sa jour en souvenir de son frère disparu..


- Tu pleures, Zardak? ricana Rakor. Décidément, tu n’es vraiment qu’un moins que rien, tu ne mérites pas mieux que l’endroit où tu nous a emmener.


La voix du mage gronda alors d’une fureur terrible, d’une colère intérieure résonnant comme un tonnerre céleste.


- Kaerun est mort, tonna Zardak. Et tout ça par ta faute… Rakor.

- Bah, il était faible. Ça fera une larve de moins sur ma route.

- C’était…mon FRÈRE, gronda Zardak en se précipitant sur Rakor.


La guisarme trancha l’air infernal et frappa de nouveau les lames noires. Rakor cracha un grand nuage d’acide, mais Zardak le dévia en créant un fort vent contraire qui agit comme un bouclier. Le mage blanc tendit alors la paume et en fit jaillit une lumière aveuglante qui éblouit le Drake Noir.


-Argh!, ne put retenir Rakor en se protégeant les yeux.


Zardak profita de l’occasion et créa un nouveau portail dans lequel il poussa Rakor. Il entrèrent alors dans un plan ressemblant à un infini nuage balayé par d’innombrables courants charriant des images, des musiques, des paroles, des noms et des idées.


Rakor tentant alors de lever la main pour lancer un sort, mais à sa grand surprise ne put lever même le petit doigt.


-Quoi!?


Devant lui, Zardak flottait et le regardait d’un regard acéré.


Zardak connaissait bien ce plan. Karnak l’avait découvert il y a avait bien longtemps et lui avait désigné comme le Plan de l’Esprit, là où toutes les pensées du monde, connues ou inconnues, flottaient, grandissaient et mourraient. Dans ce plan, nul règles, ni limites ne tenait plus, car l’esprit n’en connaissait aucune.


On ne pouvait agir que par l’esprit ici, mais Rakor ne le savait pas…


Zardak parla alors, très calme.


-Rakor, voilà maintenant des années que nous combattons, échangeons sang pour sang. Ton envie t’a fait tuer des milliers de gens qui jamais n’avait demandé la mort, ton orgueil a précipité des nations entières en crise et ta folie a amené cette contrée au bord du Chaos. Ne crois-tu pas que l’heure serait venue de mettre un terme à tout cela? Pourquoi tout ces combats?


- Pour le pouvoir, siffla Rakor. La vie ne mène à rien si l’on n’a pas le pouvoir de la changer. Garados à vécu et à légué son pouvoir à ses descendants et je suis celui qui se doit de l’assumer pour changer à nouveau ce monde pour le mieux. Les Drakes sont les Héritiers de Garados et des Anciens Dragons et je suis leur Prince.


-Tu n’es le Prince que de ta propre destruction, Rakor. Puisque tu veux ressembler à un Dieu, deviens celui de la prison infernale qui logera ton âme!



À ces mots, le mage blanc sortit le Livre lumineux de son sac et l’appuya sur sa guisarme. L’arme devint étincelante de lumière et se mit à irradier d’énergie magique. Zardak rangea alors le livre et par la force de sa pensée, se propulsa un peu plus loin de Rakor.


-Adieu, Rakor, Prince des Héritiers, mon Frère, tonna finalement Zardak.



Puis Zardak empoigna son arme et, propulsé à la vitesse de la pensée, en frappa le Drake noir, le traversant de son énergie. Zardak recommença et refrappa d’un autre côté, puis d’un autre, apparaissant et disparaissant. L’énergie de Zardak frappa, ainsi, à toute vitesse, des dizaines, voire des centaines de fois en quelques instants. Puis, alors que le Drake noir était entièrement lardé de coupure lumineuse, il lui enfonça son arme dans le cœur.


Rakor poussa un ultime hurlement, puis tout son corps se mit à craqueler, avant d’exploser en des millions de particules lumineuses qui se dispersèrent dans l’infini. Soufflant, Zardak se concentra, puis revint dans la Cathédrale. Le véritable combat n’était pas encore terminé.


* * *



Désespéré, Oreth ne put que regarder alors qu’Alek tira la dernière de ses flèches. L’archer poussa un grognement alors qu’il comprit que son carquois était vide et qu’il ne pourrait plus user de ses meilleurs talents. Le Vixen était épuisé à force d’essayer sans arrêt. Il faudrait un miracle.


Soudain, quelque chose d’ailé fit irruption derrière les mort-vivants et vola dans le sanctuaire en lardant la masse de boules de flammes et d’éclairs, en décimant beaucoup. En atterrissant, Oreth ne put réprimer un sourire de joie.


-Zardak! Par tous les dieux, tu es vivant!


Oreth lui expliqua la situation rapidement


-Unissons nos forces, dit le mage Drake. Peut-être pourrons-nous percer la magie du Globe


-Oui, essayons, dit le Vixen


-Merde, dit Alek, ils arrivent à nouveau!


Effectivement, de nombreux guerriers mort-vivant avait survécus à l’assaut de mage et s’élançaient à nouveau dans le sanctuaire.


-Alek, toi seul peux les arrêter maintenant, le rituel ne peut plus attendre dit Zardak. Notre vie tient entre tes mains.


À ces mots, les deux mages se concentrèrent et se tournèrent vers le globe.


Alek soupira et pensa se tuer lui-même tout de suite, pour en finir avant que les autre ne le fassent pour lui, mais au fond, il savait que ce n’était pas une option. Oreth et Zardak constituaient sa dernière chance de sortir d’ici en vie et ils ne les laisseraient pas mourir.


Empoignant sa lame courte, Alek hurla alors un cri de guerre et fonça vers la mêlée, tranchant, découpant, sautillant et pirouettant comme un feu follet, dansant entre les guerriers demi-morts. Une blessure à la jambe, une coupure au front, Alek souffrait mais n’en démordait pas, se battant comme un Héro de Légende, emportant des dizaines de vie sous sa lame. Ses pensées l’avait abandonner, seul comptait le fait de tuer, en tuer le plus possible, ne pas abandonner, refuser la voix qui lui hurlait de fuir à tout jambes et combattre, sans céder un seul pouce de terrain. Une blessure à l’épaule, un cri de souffrance, une lacération au torse, un doigt coupé, l’archer refusait de se rendre et chacun de ses coups portait sa douleur, la rendait à ses ennemis.


Jamais, par après, ne vit t’on à travers les âges, guerrier plus déterminé, d’une volonté de vaincre aussi puissante que celle d’Alek en ce moment.



D’un accord commun, Zardak et Oreth unirent leur esprit et rassemblèrent leur concentration, la laissant se rassembler et former un même lien entre eux, fluide et puissant. Le Globe apparaissait comme une muraille, une immense fortification qu’il faudrait percer.


-Prêt? Demanda Zardak

-Prêt, répondit Oreth


Formant une sorte de bélier spirituel, la force magique des deux mages s’unit et se fracassa contre les enchantement de Globe, rebondissant. Un second coup, qui fit trembler un peu plus la muraille sans l’ébranler. Un troisième, qui secoua les fondations. Sueur au front, Zardak et Oreth rechargèrent à nouveau, puis dans un grand cri, foncèrent de nouveau.


Cette fois, ils détruisirent l,’enchantement protecteur. Dans une souffrance inhumaine, ils pénétrèrent la muraille magique et s’y enfoncèrent, hurlant sous le cruel effort qu’ils fournissaient chaque instant et qui vidaient tout ce qui leur restait de forces. La douleur était intenable et les mages frôlait chaque instants les limites de la mort.

Puis, juste avant de rendre l’âme, ils aboutirent enfin au-delà des protections magiques. Dans le plan Astral…devant Ashera, elle-même…
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