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Vieux 2012-10-04, 13h40   #76
Bekal
Aventurier
 
Date d'inscription: octobre 2010
Localisation: Montréal
Messages: 251
Re : Gestion des personnages "Evil"

Evil...
On a souvent l'impression qu'être mauvais signifie incarner des vices notoires de façon très active. Mais, comme plusieurs l'ont dit ici, "méchant" ne signifie pas psychotique ou idiot. Le méchant n'est pas une caricature. Je dirais même que méchant ne signifie pas non plus manquer de repères moraux ou de sentiment d'affection (du moins envers certains). On peut être bon père de famille, ami sincère, ou mari dévoué et être - malgré tout - mauvais, du moins si tant est que l'on doive assigner des alignements. Comment est-ce possible?
Oh, et bien c'est notre histoire de tous les jours. Il suffit de fermer les portes de sa propre conscience à tout ce que l'on ne considère pas important pour nous-même (le "nous" peut être plus ou moins large: moi, ma famille, mes amis...). Il suffit de se désintéresser de tout ce qui ne nous concerne pas de près, comme la souffrance d'un inconnu, le destin d'un étranger, la mort d'un esclave (les états d'âme d'un gobelin...non, là j'exagère un peu). On peut aimer les siens ou ceux qui nous sont sympathiques...jusqu'au moment où cela nous coûte trop. Ce n'est pas qu'on ne veuille pas du bien au prochain, c'est que le mien passe en premier: et là encore, pas toujours, pas de façon systématique, car je vais sans doute faire des gestes généreux; mais quand viens le moment où tout cela m'en demande trop...désolé, rien de personnel, mais au final, c'est moi qui compte, et ce, au point où je suis disponible à t'éliminer de l'équation si tu me fais obstacle.
Vous me direz "Oui, mais même l'amour d'un tel individu est égoïste, car il aime pour ce qu'il peut en retirer lui-même". Et vous avez raison, il aime pour soi: et pas nécessairement en de termes materiels, mais peut-être aussi en termes de dévouement, d'affection, d'attention qu'il reçoit des autres. N'est-ce pas amour? Peut-être pas, en effet, mais cela reste très commun...
Après les camps de concentration, quelqu'un a parlé de "banalité" du mal. Le mal n'est pas nécessairement un choix philosophique dans le genre des sith (d'ailleurs, sont-ils réellement toujours "mauvais"?). Le mal peut être tout simplement passivité vers le bien, habitude à l'indifférence, insensibilité envers ceux qui ne comptent pas...
Quelqu'un a dit que dans Warhammer JDR les pj mauvais sont ingérables. Cela dépend: si par mauvais, on entend "banalement" mauvais, cela est tout à fait gérable: d'ailleurs, il n'y a pas d'alignement, car chacun a sa psychologie et ses motivations. Si, par contre, par mauvais on entend des cultistes du chaos qui prônent le nichilisme destructeur et érigent leur credo satanique en système qui recherche activement la souffrance du prochain...oui, là ça devient ingérable.
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