Discussion: Saga Namurienne
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Vieux 2013-02-12, 15h03   #36
TheOneFoX
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Re : Saga Namurienne

La Lune Rouge, partie 8

Son ennemi vaincu, Oreth tourna sa mâchoire ensanglantée vers la lune rouge et poussa un grand hurlement de victoire affirmant sa suprématie sur le désert. Il avait goûté au sang et en éprouvait une sensation extatique qui lui faisait oublier toutes ses blessures. Il adorait cette sensation du liquide de vie au goût légèrement salé coulant le long de sa mâchoire jusque dans sa gorge. Il en avait besoin d’autre, il avait encore faim…

Son regard se tourna alors vers les aventuriers.


Encore conscient malgré ses blessures, Cord vit le regard affamé du loup se tourner vers lui. Il avait goûté à la mort et au sang et en redemandait. Le prêtre sentit qu’il devait faire très vite. Si Oreth les attaquait à leur tour et goûtait à nouveau à l’extase de la mort, son esprit féral prendrait le pas sur sa logique et il ne vivrait plus que pour la chasse. Il serait impossible de le ramener à un état d’esprit normal

Voyant le loup se rapprocher, Cord chercha dans son esprit la force de se concentrer à nouveau. La tâche était des plus ardue, ses blessures et précédentes actions lui ayant pompé une grande partie de son énergie. Avec le stress qu’il éprouvait à l’idée de perdre définitivement Oreth en cas d’échec. Le loup n’était plus qu’à quelques mètres de lui et semblait savourer la peur qu’il inspirait.

Cherchant dans ses dernières réserves d’énergie, Cord se concentra profondément et prononça sa prière.

-Dod!! Juge Éternel qui nous guide par sa sagesse. Frappe le mal qui ronge l’esprit de cet homme et délivre le de son emprise. Dieu des Justes, j’en appel à toi!

Les mains du prêtre s’illuminèrent alors d’une grande lumière blanche et éblouissante. Cord pointa alors ses paumes vers le loup et laissant filer un grand rayon de lumière qui frappa Oreth. En son for intérieur, Cord priait que sa prière de délivrance de la malédiction fasse effet, avant de s’évanouir de son manque d’énergie.

Sous l’action de la lumière, le corps blessé du loup-magicien fut alors secoué de grands spasmes alors que celui-ci poussait de grand hurlement pour s’en extirper. Dans l’esprit d’Oreth, la bataille faisait rage. Son esprit refusait catégoriquement toute délivrance et se débattait violemment contre la lumière qui tentait d’extirper la bête en lui. Il ne voulait pas retourner à la vie complexe des humains, il préférait de loin la vie de loup, composé de chasse et de meurtres, à la recherche de cette fabuleuse sensation qui le secouait lorsqu’ils goûtaient au sang de ses ennemis.

Mais quelque chose en lui résistait, alimenté par la lumière. Sa mémoire, ses sentiments et sa logique lui ramenait des images et des émotions de sa vie passée et le confrontait au choix. Si il désirait réellement sa vie de loup, il lui faudrait alors tuer ses anciens amis un à un. Cela, il sentait qu’il ne pouvait le faire, il devait résister à la bête. Malgré la séduction qu’elle opérait sur lui, il devait résister, s’en échapper.

Voyant qu’elle était en train de perdre Oreth, la bête se débattit et s’accrocha de toutes ses forces à son esprit afin de le ramener dans l’abîme ou elle l’avait plongé. Mais c’était sans connaître la force mentale du mage. Aidé par l’action de la lumière, Oreth se décida pour la délivrance et poussa un grand cri en se libérant brusquement.

Défaite et vaincu, la bête en lui quitta son esprit soudainement. Le mage vit alors son corps blessé rapetisser et perdre sa fourrure, redevenant de forme humaine. Même ses lourdes blessures disparurent alors que sa chair et ses os se reformaient à leur position originale.

Il était libre…


Redevenu lui-même, Oreth prit compte de la situation autour de lui et vit tout ses compagnons étendus dans le sable, inertes. Craignant le pire, le mage se précipita vers le prêtre, tout juste devant lui et examina son état. Cord vivait encore, mais souffrait de grandes blessures qui l’attirait inévitablement vers la mort. Mettant sa puissance maximale dans un sort de soins, Oreth apposa ses mains sur le corps du prêtre et laissa filer l’énergie bienfaitrice.

Comme dans un sursaut, le prêtre se réveilla et vit ses blessures se refermer et rétrécir, ainsi que son énergie remonter. Certaines blessures n’avait fait que diminuer , mais le sortilège les avait rendu à un niveau acceptable qui permettait de remettre leur guérison à un peu plus tard.

-Content de te revoir, s’exclama Cord, heureux de voir que sa prière avait été entendue

-Moi-aussi, je suis content de te revoir, lui répondit Oreth. Si tu eux te lever, viens m’aider à porter secours aux autres, je crains pour leur vie.

-Entendu, répondit le prêtre en se levant.

Usant de tout les sortilège à leur disposition, Oreth et Cord portèrent secours à leurs coéquipiers. À leur grand bonheur, ceux-ci étaient encore vivants, mais aux portes de la mort. Pendant de longues minutes, les deux soigneurs travaillèrent d’arrache-pied, luttant contre la montre, et parvinrent aux bouts de leurs efforts à ramener les blessures de leurs compagnons à un niveau qui ne mettait plus leur vie en danger. Cord passa un temps particulier à supprimer toute traces de contamination lycanthrope de la morsure d’Alek. Personne ne voulait d’une seconde transformation.

Épuisés, ils s’endormirent tous au milieu des cadavres…


Au matin, Cord fut réveillé par une pression sur sa joue. Ouvrant les yeux, il vit avec surprise son cheval qui tentait de le réveiller de son museau à l’instar des autres. Les braves bêtes étaient parvenus à briser leurs longe pour s’enfuir pendant le bataille pour éviter d’être dévorés et étaient maintenant revenu vérifier que la bataille étaient bel et bien terminé et que leurs maîtres allaient bien.


Se levant, ils constatèrent qu’Oreth étaient déjà debout depuis un moment et les attendaient, veillant sur eux.

N’ayant pas été pour la plupart dans un état physique suffisant pour constater son retour à la normale, ce fut d’heureuses retrouvailles entre les aventuriers.
Mais la route était encore longue et la vision d’Oreth se faisait de plus en plus claire. Il laissa ses coéquipiers prendre un peu de temps pour manger et panser leurs blessures, le plus souvent avec des parties de leurs vêtements. Oreth lui-aussi s’était changé, son ancienne robe de mage ayant été réduite en lambeaux pas sa transformation et son combat.

Après une heure de préparation, les aventuriers se remirent ainsi en route sur leurs chevaux. Ils devaient encore traverser le désert.

S’entama alors un long et pénible voyage pour le petit groupe. Seuls et fatigués de leurs blessures, dans l’océan de sable, un soleil brûlant au-dessus de la tête avec des rations faméliques, l’exercice s’avérait un véritable calvaire. Le seul qui se tenait toujours aussi droit était Oreth, comme s’il refusait de plier sous l’effort qu’exigeait le voyage. Tous avaient remarqué à ce sujet un profond changement de personnalité chez Oreth. Il semblait avoir mûri et dans ses yeux brillait la flamme d’une force nouvelle, empreinte d’une nouvelle détermination et d’une grande sagesse. Sa voix s’était modifiée aussi, devenu plus forte et plus posé, faisant en sorte que chacun de ses mots était écouté avec un respect nouveau. Il avait vu et expérimenté la fureur bestiale à son état le plus pur et en était ressorti. Visiblement, l’expérience l’avait fortifié, car il semblait maintenant encore plus puissant mentalement qu’auparavant, comme si plus rien ne pouvait le corrompre à nouveau. C’était comme si son âme avait soudainement vieilli de cent ans tout en gardant les traits de sa jeunesse comme la détermination et le courage.


Le périple dura plus d’un mois. Pour économiser leur faible rations, les aventuriers étaient souvent obligé de se priver plusieurs jours d’affiler avant de manger quelques miettes, juste pour survivre. Plusieurs fois, les aventuriers furent tentés de piger dans les poches d’avoine de leurs chevaux avant de juger que ceux-ci en auraient besoin pour espérer les mener à terme de ce voyage. Par bonheur, l’eau ne leur manquait pas, grâce aux pouvoirs d’Oreth, mais s’ils n’aboutissaient pas bientôt, ils seraient rapidement emportés par la famine.

C’est alors qu’enfin dans le désert, ils trouvèrent les premières pousses d’herbes, puis de nouvelles de plus en plus nombreuses à mesure qu’ils avalaient les kilomètres. Après trois autres jours d’épreuve, leur rations étant depuis longtemps terminées. Ils quittèrent l’océan de sable et débouchèrent sur les grandes prairies de Dandura. Ils rencontrèrent alors pour la première fois depuis des mois une habitation et furent accueilli par un fermier hospitalier et sa femme qui les avaient vu venir de loin, en piteux état. Les aventuriers acceptèrent avec grand plaisir et dévorèrent avec appétit tout les plats qu’on plaçait devant eux. Ils n’avaient pas mangé de vrais repas depuis leur arrivée au camp des nomades et remercièrent de tout cœur l’aimable couple de leur bonté.


Au moment de quitter, le fermier approcha le groupe

-Ahum, pardonnez mon extrême indiscrétion, mais pourrait-je savoir ou vous allez pour avoir passé tant d’épreuves?

-Nous désirons nous rendre à Thyl, répondit Oreth.

-Mah! Je suppose que vous n’en avez pas entendu parler. Des mercenaires gardent la route et empêche quiconque de passer pour se rendre à Thyl. J’ai essayé récemment d’aller y vendre mes bœufs, mais on m’a repoussé à coup de bâton et de fouet, dit le fermier en montrant les marques de fouet sur son épaule.

-Étrange, dit Oreth. Il me semblait que Thyl était une communauté pacifique.

-Ahum!Oh si!, jusqu’à dernièrement. Personne ne sait ce qui s’est passé, mais depuis une semaine, des mercenaires garde la route et refoule tout ceux qui veulent passer. Je vous conseillerais de passer votre chemin si vous ne voulez pas tâter du fouet.

-C’est gentil de votre part. Nous garderons vos conseils en tête, termina Cord

Kaerun laissa un généreux montant pour remercier le couple de leur hospitalité, puis ils prirent congé, reprenant leur route avec plusieurs doutes leur parcourant l’esprit. Pourquoi diable bloquerait t’on la grande route de Thyl alors que c’était le seul moyen de rejoindre la ville, qui était réputée pour ses commerçants, son art et le code de conduite très strict de ses habitants.


La prochaine étape de leur chemin était de traverser la grande forêt de Saîman. Ils décidèrent donc de camper pour la nuit.

Oreth prit le premier tour de garde et entra dans une méditation profonde ou ses sens de détection se trouvaient décuplés.

Après une heure de garde, il lui sembla sentir quelque chose d’anormal. En tentant de se concentrer sur l’origine de cette anormalité, il eut soudain une vision dans son esprit.


" Dans un bois sombre, entre les arbres, un individu entièrement masqué et encapé de noir fait rapidement son chemin. Il semble fourbu et râle atrocement. Il court comme si le démon était à ses trousses.

Soudain, il s’effondre par terre et hurle en se tenant la tête. Il tourne brusquement la tête vers lui et Oreth voit que seul son œil gauche n’est pas masqué. Oreth voit la pupille qui le regarde s’enflammer d’une lueur malsaine et démente qui traduit une douleur atroce. L’être se met alors à hurler d’un cri terrifiant et une lumière éblouissante jaillit de son corps. La vue d’Oreth devient alors brouillé et parasité, l’empêchant de voir ce qui se passe. Il sent alors une puissance terrible se réveiller et entend un horrible cri de désespoir. La vue du mage se coupe alors brusquement. "

Oreth se réveilla en sursaut de sa vision et prit quelque temps pour tenter d’en comprendre la signification. Qui était ce personnage et quelle était la source de cette lumière malsaine? Que cherchait t’il et pourquoi cet embrouillement.

Oreth regarda alors autour de lui.

Qui que se soit, il n’est pas loin… se dit le mage
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