Discussion: Saga Namurienne
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Vieux 2013-02-12, 14h49   #12
TheOneFoX
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Re : Saga Namurienne

Une Saga Namurienne

Telle que racontée par Kaerun, guerrier Drake

Dixième entrée

La fissure était large, et paraissait beaucoup plus profonde qu’elle ne le laissait croire. Crachant de la poussière, ne sachant par quel miracle nous étions en vie, nous explorâmes la fissure. Celle-ci constitua finalement un passage jusque dans une autre pièce. Faite de pierre, celle-ci était à demi enseveli sous les décombre, et s’ouvrait sur un passage menant visiblement vers une caverne. Toutefois, au beau milieu de cette pièce se tenait deux gigantesques monstres verts enchaîné à un poteau par un grande chaines. Nous voyant, ceux-ci grognèrent et tirèrent sur leur chaîne, activant un mécanisme faisant brusquement monter le niveau de l’eau de la pièce. Hurlant un cri de guerre, Cord fonça et abattit son marteau sur l‘une des créature, la destabilisant. Zardak et Oreth conjuguèrent ensuite leur effort et carbonisèrent le monstre de deux sphère enflammé. Au même instant, Alek ficha deux flèches dans la poitrine du second, me permettant de le scier en deux d’un grand coup d’épée. Rapidement vaincue, les deux monstres expirèrent d’un même souffle, avant même d’avoir pu nous toucher. D’un nouveau coup d’épée, je trancha alors la chaîne retenu au pied de l’un des créatures, relâchant la pression et baissant du même coup le niveau de l’eau.


Sans même regarder nos adversaires vaincus, nous enjambâmes les corps et fîmes notre chemin jusqu’à la caverne. Celle-ci était immense, laissant presque toute la place à une grande rivière souterraine coulant paisiblement vers une grotte. Une grande berge sableuse s’étendait devant nous, menant à ce qui semblai être une sorte de petit ponton où était accroché une embarcation ressemblant à un grand canot. Voyant là notre voie de sortie, nous partîmes dans cette direction. Marchant le long de la berge, Oreth nous fit toutefois remarquer quelque chose à demi-ensablé sous l’eau. Observant de plus près, j’y vis avec horreur un corps humain où plutôt la demi d’un corps humain qui y gisait. À ses côtés, de multiples ossements et autres cadavres visiblement à demi dévorés parsemaient la berge, dégageant une odeur pestilentielle.


Oreth s’approcha de l’un des cadavres et l’observa.


- Il est visiblement mort depuis un bon bout de temps, cette grotte a peut-être autrefois été l’habitat d’un monstre marin.


-« la Crevette Chevelue » peut-être, blagua Cord déclenchant le rire général.


- Ah oui, L’abominable crevette de 10 pied de haut, répondis-je. Je parie que c’est encore un jeune qui a abusé de résine de lotus noir. Bah, restons sur nos gardes tout de même, on ne sait jamais.




Reprenant notre sérieux, nous marchâmes jusqu’au quai sans rencontrer âme qui vive. Il ne restait plus qu’à rejoindre l’embarcation sur le quai et nous serions enfin sorti de ce trou. Ouvrant la marche, je m’engagea sur le ponton pour rejoindre le bateau, satisfait de laisser enfin cette foutue tour derrière moi.


Jamais, au grand jamais, je n’aurais pu me préparer à ce qui allait suivre.




Soudainement et sans aucun avertissement, l’eau explosa tout près du quai en une immense gerbe. Surpris par cette trombe de liquide qui jaillissait de nulle part, je n’eus même pas le temps de me tourner la tête avant de me sentir saisir puissamment au torse et emporté dans la rivière. Tout au plus n’entendis-je qu’un « Kaerun! » étouffé alors que j’étais tiré sans ménagement sous l’eau. Ce fut à ce moment, cherchant un souffle inexistant, que je vis l’immense pince broyeuse qui enserrait mes côtes comme un étau, ainsi que la créature de cauchemar à laquelle elle appartenait. Mes yeux brouillés par l’eau, je ne pouvais que deviner sa forme, ressemblant à un crabe géant doté d’une solide carapace et de cinq pattes insectoïdes. Mais le plus horrible demeurait sa gueule, doté de deux mandibules et surtout de nombreux tentacules gesticulant en tout sens, comme excités par la perspective d’une proie.


Sentant mon souffle s’échapper sous la terrible pression, je me débattis en tout sens, espérant m’extraire de l’étreinte, ne réussissant qu’à la renforcer.


À ce moment, je vis un grand rayon de flammes bleue traverser l’onde liquide et frapper la bête à la tête, la faisant hurler un cri de douleur. Sentant la poigne être soudainement plus faible, je mis toute ma force dans mes bras et écarta la pince, me laissant seulement suffisamment d’espace pour m’échapper. Au bord de l’évanouissement, je parvins à remonter ma tête à la surface, laissant l’air entrer dans mes poumons.


La corde de l’arc d’Alek chanta alors et ficha deux flèches dans les failles de la carapace du monstre, le rendant fou furieux. Je sentis alors à nouveau la pince m’enserrer la cuisse et mon hurlement se perdit en multiples bulles alors que je disparaissais à nouveau sous l’eau. Voulant me défaire de son emprise, je dégaina la lame longue pendue à mon côté et lui en piqua le visage, ne réussissant pas à trouver un faille dans sa carapace. Énervé, le monstre resserra brutalement son étreinte, me parcourant le corps d’une douleur fulgurante alors que je sentais les os de ma cuisse être broyés comme du papier. Voulant me réduire au silence, la créature m’enserra le ventre de sa seconde pince, me brisant les côtes en une grande effusion de sang. Cette fois, ce fut mon corps tout entier qui fut parcouru de souffrance, ma vison se voilant de noir, la vie quittant à tout vitesse ma carcasse.



Ce fut à ce moment que j’entrevis une brève lumière percer l’onde liquide et me frapper. À ce contact, ma vision redevint claire et mon corps retrouva un peu de force. Juste à temps car les tentacules du monstre m’enserrait maintenant en sécrétant une substance qui m’endolorissait les muscles, les paralysant peu à peu. Usant du peu de force me restant, je crachai un grand nuage de bulles hautement corrosif droit dans la gueule de la bête. Celle-ci me relâcha alors soudainement, hurlant sous la douleur de l’acide qui lui rongeait la peau. Trop faible pour nager, je coulai alors comme un poids mort vers le fond.


À cet instant, la surface de l’eau se perça à nouveau, laissant apparaître une silhouette beaucoup plus massive qui nagea vers moi. Ses mains m’empoignèrent alors et insufflèrent un souffle de vie dans mon corps brisé. Je reconnu Cord, qui venait de plonger au péril de sa vie pour tenter de sauver la mienne. D’une brasse puissante, le Piken me remonta vers la surface, laissant le monstre hurler sa douleur. Nos deux têtes émergèrent alors au milieu de la rivière, inspirant frénétiquement pour laisser entrer l’air dons nous avions été privé.


Mais déjà, l’eau explosa à nouveau devant nous alors que le monstre jaillissait d’un saut pour nous agripper à nouveau. J’entrevis Zardak lancer une flèche acide, parvenant à peine à faire reculer le monstre. Alek encocha alors, lançant une flèche pour tenter de stopper la bête. Celle-ci, fila et se brisa sur son épaisse carapace sans nul autre résultat. Sans attendre, Alek en décocha une seconde, sachant qu’un nouvel échec signifierait la fin de Cord et moi. Alors que la créature était à demi-émergée de l’eau, la pointe fila et se planta droit dans l’une des failles de sa carapace, droit dans l’artère à la base du cou. Cette fois, on entendit un rugissement titanesque, suivit d’une fontaine de sang noir alors le monstre retombait dans l’eau, son élan brisé.



Cord tenta alors de profiter du moment et recommença à nager puissament vers la rive, me traînant de son autre bras alors que je pataugeais pitoyablement pour tenter de l’aider. Bien court furent nos espoirs toutefois, car nous vîmes l’eau devenir noir de sang autour de nous, avant de nous sentir à nouveau entraîner vers le fond. La créature avait frappée à l’aveugle et m’avait harponner l’épaule des pointes de sa pince. Déterminé à tout, sauf à retourner dans la gueule du monstre, je me débattis furieusement pour extirper l’épieu de chitine qui me traversait la chair. J’entendis alors Oreth crier un sortilège au-dessus de l’eau et sentis une énergie magique m’entourer, décuplant ma force physique. Mes bras redevenus puissants, je dégageai la pince d’un coup sec et m’extirpai de son emprise. Remontant à la surface, je vis Zardak déployer ses ailes et m’empoigner avec force pour me ramener sur la terre ferme. À peine avait t’il entamer son sauvetage qu’à nouveau une immense gerbe d’eau troua la tranquille rivière. C’était Cord, qui d’un effort surhumain, avait réussi à se ramener à la surface et qui livrait à présent un combat acharné contre le monstre qu’il l’enserrait dans sa pince. Je vis le prêtre faire appel à la force de son Dieu et frapper durement à répétition la tête de la créature de son poing. Voyant enfin la créature de nouveau exposée, Oreth et Alek la percèrent d’une nouvelle volée de projectiles, faisant à nouveau gicler le sang. La bête hurla de nouveau et s’agita frénétiquement, mais cette fois, ses blessures eurent raison d’elle. Dans un déchirant hurlement, elle s’agita furieusement dans l’eau sous le coup de spasmes, avant d’expirer dans une dernière gerbe d’eau, enfin vaincue.


Libéré de son emprise, Cord se dépêcha et nagea vers la berge, nous rejoignant Zardak et moi sur la grève. Déjà, Oreth était à mes côtés, luttant pour stabiliser mon état oscillant dangereusement entre la semi-vie et la mort.


-Par tout les Dieux, qu’est-ce c’était que ça, s’exclama Cord, fourbu, en se laissant échouer sur le sable.


-C’était un Cthuul, répondis Zardak en l’aidant à sortir de l’eau souillée de sang. Par contre, c’est bien la première fois que j’en vois un aussi gros et aussi puissant. C’est incroyable, mais les légendes des villageois étaient bien fondées.


-Tu parle, « La Crevette Chevelue », je leur en fouterai moi des crevettes. Cette chose nous a presque tuer! Je jure que si je rencontre celui qui a parti cette maudite rumeur, je lui apprendrai pour de bon la distinction entre une crevette de mer et un monstre qu’on dirait sorti du Domaine Lointain.


-Moi de même, répondis Zardak, mais pour le moment, nous ne sommes pas sorti d’affaire. Allons aider Oreth, Kaerun lutte contre sa mort en ce moment.


Passant outre ses propres blessures, profondes et douloureuses, Cord s’empressa d’aider un Oreth épuisé, qui usait de toute sa force de guérison pour réparer lentement mes os cassés. Ensemble, après de longues minutes, les deux soigneurs parvinrent à ressouder magiquement l’ensemble de mon squelette et à panser les plaies béantes que m’avait infligées le monstre. Par après, le Piken put finalement s’occuper de ses propres blessures. Épuisés, nous nous effondrâmes et dormirent tous quelques heures.


À notre réveil, la carcasse du Cthuul s’était échouée dans la berge à quelque pas de nous



Reprenant nos esprits, ce fut alors que nous remarquâmes une scintillante lueur dans le sable au fond de la rivière à travers l’eau redevenue plus claire. Intrigués, Cord et moi y tendirent la main avec précaution, déterrant avec stupéfaction un grand marteau de guerre nimbé d’une aura bleutée et une épée courte iridescente de lueur verte.



Jugeant mieux d’accomplir nos recherches au sujet de ses armes plus tard, nous ramassâmes notre équipement, enveloppant soigneusement nos découvertes dans de grands tissus pour éviter une malédiction dans le cas où elle serait maudite. Nous vîmes alors Alek trancher la tête sur le cadavre du Cthuul et l’envelopper de même avant de la fourrer dans son sac.


-Ben quoi, c’est un beau trophée, nous dis t’il. Sinon, qui nous croira quant on va raconter cela?



Riant tous de bon cœur, nous embarquâmes enfin dans l’embarcation après avoir jeté de nombreux coup d’œil inquiet dans l’eau et suivîmes le courant de la rivière, qui nous mena finalement au dehors dans un grande plaine où nous fîmes camp pour la nuit.
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